NICE 26 et 27 juin 2018
Tout d’abord, je tiens à remercier la Métropole NICE-COTE d’AZUR de m’avoir invitée en tant que Présidente d’AMI-MEDIATION pour assister à cet événement important pour le futur de notre belle Ville de NICE comme pour celui de bien d’autres cités.
Comme béotienne, j’y ai parcouru des allées emplies de grandes et très grandes entreprises, de renommée internationale, de start-up, toutes agissantes dan le cadre de l’immobilier, l’énergie, les transports, les communications, la sécurité. Et leurs interactions avec l’environnement, l’humain et sa santé…
Une sensation de déjà vu m’a très vite étreinte. J’ai eu le sentiment d’être dans le livre d’Aldous Huxley « Le Meilleur des Mondes » ou dans le feuilleton télévisé à succès « Person of Interest ». Sur les écrans, on voit des personnes sur la Place Masséna, suivies d’un cadre mentionnant « HUMAN » puis un numéro… Des gens s’émerveillent ! d’autres sont sceptiques, moi je suis médusée par toute cette surveillance.
Bien sûr, les contacts avec des organismes de la Métropole, de la Ville, du Département, de la Région, d’autres rencontres ont été très intéressantes ainsi que les conférences auxquelles j’ai assisté.
Ne pouvant les suivre toutes, j’ai retenu celles tournées vers la SMART CITY, la SOFT CITY, la SAFE CITY, puisque, comme médiateur, j’étais attirée par cette problématique qui me semblait être la raison même de mon invitation.
J’y ai rencontré des personnes enthousiastes, notamment dans le cadre d’un centre de recherche universitaire travaillant sur cette problématique d’une future SMART CITY, « cité douce, saine et sauve ».
Ce projet est déjà bien avancé avec la Métropole Nice-COTE d’AZUR, le Département des Alpes Maritimes, la CCI-Nice Cote d’Azur, et les plus grandes entreprises du marché.
Au fur et à mesure de mes déambulations, le monde de l’Intelligence Artificielle et du Big Data m’est apparu comme oublieux de l’humain et de l’interaction entre les humains. La place des médiateurs, des travailleurs sociaux… m’est apparue indispensable, ceux-ci devant être impliqués dans ce travail comme acteurs du tissage du lien social.
Ils ont les outils nécessaires pour créer une communication humaine dans cette cité aujourd’hui « sécuritaire » que l’on nous annonce « résiliente ». Les acteurs sociaux, les médiateurs sont les traits d’union, le lien entre les humains.
Nous, médiateurs, sommes le lien entre la population et les inventeurs, les constructeurs, les architectes, les informaticiens, les chercheurs… pour assurer la bonne marche de ce magnifique projet et « agrandir le gâteau » des idées pour que cette ville devienne résiliente car conçue, voulue et créée par tous. Notamment par ceux qui y habitent.
Alors quelle place pour l’humain dans cette ville du futur ? J’ai bien entendu ici et là le mot de « concertation » mais il est urgent d’envisager que le Peuple donne son avis. Il sera le mieux à même d’aider à la fondation de ce projet s’il y participe pleinement. Pas seulement par une consultation avec de jolis plans, de belles vidéos… Plutôt une participation active, faite avec des médiateurs, des travailleurs sociaux, sous forme de réunions proposées par la Métropole, le Département, les villes… des forums dans les quartiers où chacun pourrait donner son avis, dire comment il envisage son lieu de vie futur, sa ville de demain.
Que deviendrons-nous le jour où une catastrophe naturelle fera que nous n’aurons plus d’électricité, d’internet, de téléphone ? Qui pourra nous aider si ce n’est nous-mêmes en ayant appris que faire, comment faire, pour nous sauver, nous maintenir en vie, nous entraider sans faire d’erreur ?
La valeur ajoutée de l’humain, chaleureux, vivant, avec ses hésitations, son caractère brouillon, les êtres vivants que nous sommes au sein des villes, vous, moi, nous, permettrons sans doute de mieux nous aider si nous sommes prévenus, préparés à ce genre d’évènement.
Alors, merci pour toutes ces idées superbes, cette énergie vivifiante, que j’ai ressentie chez tous ! C’est magnifique ! Mais… on peut encore mieux faire :
Mettre l’humain au cœur de ce projet, comme en étant l’acteur principal, sera sans doute beaucoup plus efficace, permettra de mieux penser, créer, adapter, les outils d’une Soft City qui se veut « résiliente ».
La résilience est une faculté humaine qui permet à l’être vivant de se reconstruire après une choc, un échec, une blessure… La Soft City ne peut être résiliente qu’au travers de l’action des êtres vivants, par eux et avec eux, accompagnés de ces nouveaux outils, que sont le Big Data et l’Intelligence Artificielle, apprivoisés par et pour nous.
Remettre l’être vivant comme cœur de cette cité du futur est un commencement de résilience comme créateur de lien entre tous.
Merci.